Des poésies sur la peur

Source : l'Express
Je publie ici les trois poésies sur la peur parmi lesquelles tu en as choisie une.
J'ai rajouté quelques vidéos qui me semblaient intéressantes.

L'heure du crime
Minuit. Voici l'heure du crime.
Sortant d'une chambre voisine,
Un homme surgit dans le noir.
Il ôte ses souliers,
S'approche de l'armoire
Sur la pointe des pieds
Et saisit un couteau
Dont l'acier luit, bien aiguisé.
Puis, masquant ses yeux de fouine
Avec un pan de son manteau,
Il pénètre dans la cuisine
Et, d'un seul coup, comme un bourreau
Avant que ne crie la victime,
Ouvre le cœur d'un artichaut.
Maurice CARÊME







Un bébé fantôme
Un bébé fantôme,
tout seul dans un château,
même quand on est fantôme,
c'est pas très rigolo !
Tiens, un bruit qui cliquette !
Qui me frôle la tête ?
Et si c'était un squelette ?
Un bébé fantôme,
ça n'a peur de rien !
C'est son papa fantôme
qui le lui a dit ce matin.
Tiens le plancher qui craque !
J'aperçois sous la trappe
une araignée qui m'attaque !
Un bébé fantôme,
tout seul dans un château,
sans ses copains fantômes,
ça n'est pas un héros !
Le rideau se déchire...
Je vais m'évanouir !
Et si c'était un vampire !
Marie-Céline Lachaud

Les cauchemars... au placard !
Le soir, dans le noir,
Il est des monstres qui viennent me voir
Car ils espèrent bien me faire peur.
Quand c'est un dragon vert
Qui vient me voir
Avec ses narines fumantes et son air méchant
Je l'image en rose bonbon
Et en caleçon à petits cœurs
Quand c'est un méchant loup
Qui vient me voir
Avec ses griffes et ses grandes dents
Je l'imagine en danseuse espagnole
Avec des chaussures à claquettes et des castagnettes.
Quand c'est une sorcière
Qui vient me voir
Avec son nez crochu et son chapeau pointu
Je l'imagine en petit rat de l'opéra
Avec un tutu et des ballerines.
Quand c'est un ogre
Qui vient me voir
Avec son grand couteau et sa fourchette
Je l'imagine en bébé Cadum
Avec une couche et une sucette.
Quand c'est un fantôme
Qui vient me voir
Avec son drap blanc et ses houhou
Je l'imagine en costume d'Elmer
A carreaux de toutes les couleurs.
Le soir quand il fait tout noir
Il est des monstres qui viennent me voir
Mais à moi ils ne me font pas peur.
Allez hop dans le placard les cauchemars !
Marie-Hélène LAFOND